vendredi 19 mai 2017

le chant de l'oiseau mil

  trait de désunion entre l'ici et l'au-delà, cercle rompu où la figure se blesse: un homme, un homme seulement
  errant dans l'espace vain


  c'est une raison
  de vivre et cela me ressemble, abracadabra le verre
  se désemplit, écartelé sur sa fracture tandis que le jour
  s'augmente de la pensée qui s'en soucie
  d'ailleurs il tombe
  je crois je l'accompagne...


  mes mains
  pleines de choses qui n'existent pas, de présents qui ne s'offrent pas,
  de silences périmés mes mains
  pleines de doigts croisés, de pouces élimés, de lignes défaites ou de fuite mes mains
  débordant de caresses grinçantes, d'orgasmes soupirants,
  d'une sûre pulsion de mort mes mains pleines
  de mains vides, et s'agrippant au vide...


  je sais ils n'en ont pas l'air et pourtant ce ne sont
  que de petits billets doux déposés dans les canaux
  du grand réseau fictif et par eux acheminés
  jusqu'au vide sidéral où ils finiront un jour, je l'espère,
  par croiser le regard sans opprobre ni reproche
  de l'éternité, la belle immaculée...


  j'aurais pu me contenter, bien-sûr, de fermer les yeux
  et sur les yeux fermés de refermer les yeux, afin d'aboutir, instantanément,
  au terme ainsi qu'à l'origine de tout(e) geste
  si seulement j'avais eu les yeux de les fermer, et pour toute voix le grain
  éraillé du silence

  ainsi me voici donc
  maître d'un jeu sans règle
  mat au premier quart de tour...

le chant de l'oiseau mil

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