dimanche 21 mai 2017

ma naissance à vil prix

  j'avance à travers champs
  comme ça, par amour de la boue sans doute
  par l'inavouable goût de la flétrissure dont est imprégné l'homme
  ou la femme, sa forme subliminale, par forcément plus stable
  et qui se dit où moi je vis
  n'en vivra pas d'autre ou seulement
  sur mon dos


  je ne ferais pas de mal à un pou certes, mais aucune grandeur à cela depuis que je me rase la tête, alouette...
  tout le corps empalé sur son propre fémur - y a pas que la soupasse de bonne dans cette écuelle, y a aussi la fausse arrogance de quémander envers et contre
  toute l'humiliante sollicitude
  de l'aumône


  je ne jouis pas: j'ai peur de perdre ma patrie, de laisser échapper un bref et odieux juron,
  de malencontreusement parier sur le mauvais cheval, le canasson rachitique et pourri qui a perdu jusqu'à la dignité
  de dissimuler sa déchéance sous quelque grotesque affabulation
  et le voici crevant tant de dépit que de soif c'est tout, croulant sous leurs épluchures de graines de tournesol, leurs rognures
  de blettes évidences...


  ta mère la mort
  et puis on s'insinue en douce et malgré tout, jusqu'à trouver cela joli et pourquoi pas charmant
  charmant ta face de pute, ton petit orgueil défait, la main qui jamais ne daigna se poser sur ton front et pourtant,
  pourtant l'instinct si clair, l'humeur imprévoyante et qui sait... le destin qui répare tout ce qu'il a détruit
  juste en y repassant, en soufflant par-dessus, juste en
  se déminant la queue...

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